Enracinement, foi et croyances

L’enracinement est un phénomène qui se retrouve dans le monde matériel, au niveau des arbres et des plantes, mais qui existe avant tout en tant que principe fondamental et universel, relatif à l’invisible, dont la réalité se manifeste, s’extériorise, dans le monde matériel, par le biais de certaines formes, c’est-à-dire de certains éléments physiques. La nature révèle le caractère et les habitudes du Dieu Créateur et c’est en l’observant, en observant les éléments qui la composent, leurs caractéristiques et fonctionnements, et en méditant à leur sujet, que l’on perçoit la présence de principe fondamentaux sous-jacents et que l’on peut commencer à les appréhender.

La racine dans les traditions ancestrales

L’enracinement est un principe dont nous entendons beaucoup parler dans le milieu de la spiritualité et du développement personnel. Ce principe est notamment relié au savoir millénaire de l’Inde, en matière de spiritualité et de médecine, où nous pouvons retrouver la racine dans le système des chakras, qui sont des grandes roues d’énergie, des points centraux dans la circulation générale de l’énergie, situés le long de la colonne vertébrale.

Le premier, parmi ces centres, situé au niveau du coccyx, est connu dans ce système comme étant la racine, et les signes d’un chakra de la racine déséquilibré sont souvent associés à la peur et à l’insécurité : le stress, le manque d’énergie vitale, l’incapacité à être présent, etc… Les remèdes sont souvent liés à la reconnexion au corps et au retour à la nature : le mouvement physique, le contact avec la terre, etc… Ce sont des choses très bénéfiques, nécessaires, et parfois négligés par le mode de vie citadin, qui a tendance à sédentariser et à déconnecter l’Homme, de lui-même, des autres et de la nature, de la Terre.

Arbre et racines

Lorsque nous posons notre attention sur un arbre et ses racines, qu’est-ce que l’on observe et qu’est-ce que l’on comprend ? Les racines sont le principe qui ancre l’arbre dans la terre, lui conférant solidité et stabilité ; et le canal, à travers lequel elle puise, dans la terre, l’énergie et la vitalité pour se nourrir et fonctionner correctement.

Les racines sont sous la terre, elles ne sont pas visibles, pour les voir il faudrait creuser, aller en profondeur ; mais une fragilité ou problématique au niveau des racines, engendrerait des conséquences visibles sur l’arbre.

Solidité des racines et qualité de la terre dans laquelle elles sont ancrées

Des racines saines d’une part, et d’autre part qui sont ancrées dans une terre suffisamment nourrissante, produisent un arbre sain : solide, robuste et fermement établit sur Terre, qui n’est pas perturbé, dans sa présence et ses activités, par le vent ou les forces extérieures qui agissent sur lui. Elles nourrissent l’arbre, lui acheminent suffisamment d’énergie pour que celui-ci puisse être en bonne santé, se développer correctement et produire de bons fruits. Elles sont à l’origine du bon maintien de l’arbre, qui peut vivre, s’épanouir et remplir sa fonction en produisant des fruits de qualité.

En revanche, des racines malades, fragiles ou qui sont ancrées dans une terre qui n’est pas suffisamment nourrissante, engendrent l’inverse : un arbre fragile et instable, perturbé par les facteurs et influences extérieures, dont la seule présence sur le sol n’est pas un acquis, et qui n’est pas nourri correctement. Il ne reçoit pas suffisamment d’énergie, ou reçoit de l’énergie de qualité moindre, et ne peut pas se développer comme il faut et maintenir son état de santé. Il se retrouve dans un état de survie. Ses fruits, si toutefois il y en a, ne peuvent pas être bons.


L’Homme et son fonctionnement interne, à la lumière des connaissances religieuses, spirituelles et philosophiques

Le même principe s’applique à l’Homme, qui possède lui aussi des racines. L’enracinement va au-delà de ce qui se passe dans les centres d’énergies ; ce qui se passe à ce niveau-là est une conséquence de ce qui se passe à un niveau plus fondamental, au niveau de l’invisible, la dimension qui existe au-delà de l’énergie et la matière, dans les profondeurs de son être, dans son cœur.

Lorsqu’un être humain nait dans le monde, il débute l’expérience de la vie sur Terre, tout comme une graine, qui se fend et débute son développement. Une vision du monde commence à se former dans le for intérieur du jeune enfant, il absorbe de l’énergie et des informations, qui lui sont fournies par le biais de son monde extérieur. L’état et la réalité de l’environnement dans lequel il évolue, ses interactions avec le monde extérieur, la façon dont le monde extérieur se comporte avec lui, les événements qu’il vit ; toutes ces informations s’accumulent pour former sa vision du monde, sa définition de la réalité : ses croyances. Et ce sont ces croyances qui forment les couches profondes de son inconscient, ce qui est enfoui sous la terre : ses racines.

La terre représente le milieu familial, social, l’environnement dans lequel nous avons grandi, la tribu.

Au tout début de sa vie, l’enfant fait l’expérience de la réalité à travers son cœur. Si le cœur est nourri par de bonnes informations, si l’environnement est harmonieux, équilibré, paisible, si l’unité règne et l’amour circule, le cœur de l’enfant est nourri et préservé, il conserve sa bonne nature, son état de santé et son intégrité. Tandis que si l’environnement est disharmonieux et si l’enfant vit des événements qui le perturbent, le cœur est pénétré et affecté par des forces dont la qualité est impure. La perturbation peut être causée par la division, le déséquilibre, la haine, la peur, la dispute, le vice, l’injustice, la violence, l’oppression, par exemple. Qu’il vit directement, ou dont il témoigne, car un enfant, dont le cœur baigne dans la conscience de l’amour et de l’unicité, est affecté et affligé par tout ce qui l’entoure.

Ce que le cœur va expérimenter comme réalité va se traduire, se faire informations dans son esprit, et va former des croyances qui vont être la base de toute sa vie, les fondations sur lesquelles il va se construire, construire sa personnalité. Il va s’agir des paramètres qui vont influencer sa façon d’agir et de se comporter. Ces croyances inconscientes vont être les racines à travers lesquelles il va puiser l’énergie tout au long de sa vie, et leur nature, la réalité de l’environnement familial et humain dans lequel il a vécu, sont la terre et sa qualité. Ces éléments-là vont former un filtre à travers lequel toutes ses perceptions vont passer, des moules qui vont le façonner et l’orienter. La source dans laquelle il va puiser de l’énergie.

La foi et les croyances

Le cœur est le siège de la foi, il contient les forces primordiales, il est le centre à partir duquel tout débute. L’enracinement concerne la foi et les croyances, qui sont contenues dans le cœur.

Lorsque le cœur est sain, qu’il n’a pas été frappé par le mal, que son état a été préservé, et dans le monde actuel et surtout les sociétés modernes, le cœur des Hommes est très abimé, celui-ci est en état d’intégrité, rempli de forces pures et lumineuses, il est relié à l’amour. L’amour est la base de l’enracinement, la base de toutes choses. Lorsque le cœur a été nourri, par le biais de l’harmonie qui était présente autour de lui, alors que l’enfant grandissait, harmonie à laquelle il a participé, à l’intérieur de laquelle il a trouvé une place, au sein de laquelle ses besoins ont été satisfaits, alors la lumière de l’amour brille dans son cœur et sa foi peut demeurer intacte. Bien entendu, cela n’exclu pas le paramètre du libre arbitre de chaque personne, mais la santé du cœur est un paramètre essentiel quant à l’épanouissement et la solidité de la foi.

La foi est la conscience du divin, des réalités divines, de l’amour divin, et le lien avec ces éléments-là. La foi est le lien avec le divin et la conscience de l’unicité. La foi permet à un être de vivre dans l’unicité, dans la conscience de son lien avec le monde qui l’entoure et avec tous les éléments qu’il contient, les autres êtres humains notamment ; elle permet à un être de vivre avec un sentiment d’appartenance et de sécurité, dans la conscience qu’il est relié à un ensemble plus grand que lui, qu’il est issu d’une source d’amour immense et qu’il est ici à sa place. Il voit le monde avec espoir et amour, il a confiance en lui et en son destin ; il se sent soutenu, aimé et c’est cet amour qui le nourrit en profondeur, tout au long de sa vie. C’est cet amour qui lui confère force, solidité, vigueur et stabilité, c’est cet amour qui lui permet de se développer correctement et s’épanouir, pour ensuite œuvrer dans le monde et y apporter une contribution positive, de bons fruits.

Des racines solides en sont qui sont assises sur les fondations de la foi, qui sont en accord avec la vérité.

La lumière de la certitude et de la confiance en Dieu apaise l’Homme et le renforce, cette lumière le nourrit et l’oriente correctement, lui confère une notion de qui il est solide et véridique. Tandis que lorsque cette lumière se voit être assombrie ou dissipée, l’individu a une conception faussée de qui il est, de ce qu’il est et du monde dans lequel il vit ; les troubles remplacent la quiétude, le fragilisent et le déséquilibrent, la vie décroit en qualité pour s’apparenter de plus en plus à la survie.

Le désordre de l’environnement dans lequel il a grandi ou bien les éléments perturbateurs qu’il a vécu, la division, le manque d’amour, les besoins insatisfaits, les conflits, les traumatismes, et la présence des vices, ont altéré son cœur qui vit désormais dans l’insécurité, la peur et la solitude. Il n’a pas été correctement nourri, il a été privé de ses droits, il n’a pas reçu ce dont il avait besoin et il est désormais déconnecté de l’amour, déconnecté du divin, déconnecté de sa source et déconnecté de lui-même. Il est sorti de la conscience de l’unicité pour entrer dans un état de conscience basé sur la peur, la séparation, dans lequel il se sent seul, impuissant et démunit. Les informations au sujet de la réalité disharmonieuse dont il a fait l’expérience (une terre de mauvaise qualité) sont devenues des croyances, qui reflètent cette réalité, elles sont devenues sa définition de la réalité, sa vérité, et sont devenus des voiles, posés devant le cœur, qui l’empêchent de voir la lumière. Elles sont devenues des filtres, à travers lesquels il perçoit le monde et se perçoit lui-même, et des forces, qui influencent toutes ses actions, ses comportements, ses pensées, ses émotions.

Ces croyances, à son sujet, au sujet du monde dans lequel il vit, au sujet de son lien avec le monde, prennent appui sur le faux, à cause du désordre causé par des Hommes qui se sont éloignés de l’amour et de l’ordre divin, désordre transmis d’une génération à une autre, d’un Homme à un autre, qui perpétuent le cycle de la souffrance.

Désormais, n’étant pas nourri par des racines saines, l’être n’a pas la solidité et l’ancrage nécessaires pour s’élever dans la vie, il doit lutter pour se maintenir en vie, n’a pas l’énergie suffisante, il manque de vitalité, il est sujet au stress, aux angoisses, n’a pas confiance en lui, ne s’estime pas, ne s’aime pas. La vie devient dure et il manque considérablement de soutient.

Lorsque le cœur est touché, la foi est altérée, des fausses croyances la remplacent et voilent le cœur, assombrissent la vie, elles s’acheminent à l’esprit et impactent tout le reste. L’énergie est puisée dans le faux et engendre la fatigue, le mal-être et la maladie.

Soigner ses racines

Pour retrouver son énergie, sa force, sa vitalité et son sentiment d’appartenance, pour retourner dans l’amour, un travail de guérison intérieur est nécessaire : un retour à soi, par la mise en lumière et le démantèlement de ses croyances inconscientes, limitantes et avilissantes, qui va permettre de retourner dans la lumière de l’amour, dans la conscience de l’unicité, dans la foi. Il va s’agir de déconstruire les fondations, qui prennent appui sur le faux, pour en reconstruire de plus solides, qui prennent appui sur le vrai. Pour cela il sera nécessaire de soigner le cœur et le nettoyer, nettoyer le mal qui est entré à l’intérieur, qui s’est sans doute aggravé au cours de la vie, pour que celui-ci retrouve la santé et l’intégrité et que l’individu retrouve la conscience de qui il est, qu’il renoue avec lui-même et retourne dans l’amour. En soignant les racines, tout l’arbre se transformera, et pourra commencer à produire de bons fruits. La vie va changer.

Laissez un commentaire